Trauma Taping Therapy et Simama: belle rencontre à Goma

Rencontre avec Gunilla Hamne

Ce matin à Goma belle rencontre entre notre co-président Denis Awazi Makopa et Gunilla Hamne, conceptrice de la Trauma Tapping Technique TTT, l’un des éléments importants de notre projet Simama.

En effet Simama commence une pratique d’exercices psychocorporels, dont la technique du tapotement contre les traumas est un élément central. Avec Simama, le tapotement associé aux sons qui entrent en résonance avec la souffrance intérieure permet de mettre les maux en mots dans les cercles de parole.

Ils se sont retrouvé au Bureau pour le Volontariat au service de l’Enfance et de la Santé, très belle asbl qui s’occupe de la réinsertion des enfants soldats dans les Kivu. Merci Gunilla pour toute l’inspiration et les belles rencontres avec nous.

Vous trouverez plus d’information sur le travail de Gunilla sur son site . Vous pouvez aussi découvrir le tapotement grâce à une animation qui permet de découvrir Step-by-Step de quoi il s’agit.

Les Babamama

L’histoire vraie des victimes qui grâce à l’accompagnement communautaire sont devenus soignants
Illustration par l’artiste congolais Patrick Kaluta Kalpone.

Cette femme est l’une des premières des 50 Babamama, intermédiateurs culturels, retournés dans leur village après des années passées dans un camp de personnes déplacées internes près de Goma.

Sur place, ils sont responsables de Simama et créent en brousse des antennes d’apaisement et d’intermédiation culturelle pour venir en aide aux villageois et aux autorités dans la gestion des traumas et dans la résolution de problèmes fonciers.

Simama c’est une approche fondée sur les cercles de parole, sur une pratique psycho-corporelle et sur un réseau autogéré solidaire qui permet la création de micro-activités génératrices de revenus communautaires.

Merci à Patrick Kaluta Kalpone pour sa mise en images du travail magnifique de ce réseau.

L'histoire de cette femme qui rentre au village après des années dans un camp
L’histoire de cette femme magnifique qui rentre au village après des années dans un camp et devient responsable Simama, en swahili et en français

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BD - Immaculée - 4 - FR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et en version vidéo la fête dans les villages:

C’est la fête, avec les autorités et les Babamama à Bino, RDC, Nord-Kivu, Territoire de Masisi. Mais aussi dans nos cœurs! Premiers retours réussis des personnes déplacées du camp de Mugunga. Et surtout premiers ambassadeurs de notre programme installés officiellement dans les villages.

Ce soir, on ira chanter…

Venez chanter avec nous! C’est la fête, avec les autorités et les Babamama à Bino, RDC, Nord-Kivu, Territoire de Masisi. Mais aussi dans nos cœurs! Premiers retours réussis des personnes déplacées du camp de Mugunga. Et surtout premiers ambassadeurs de notre programme installés officiellement dans les villages.

Nyumbani m’a baba yangu munamakao…

Dans la maison de mon père, il y a plusieurs demeures …

C’est avec ces mots que le chef du village de Bino, dans la localité de Mashaki,  Groupement de Buabo, Territoire de Masisi, a salué l’installation de nos Babamama à Bino (Evangile de Jean 14,2).

Les Babamama sont des personnes qui ont fui leur village il y au moins 4 ans mais certains il y a plus de 10 ans, devant la violence de groupes rebelles. Elles qui ont vécu dans des camps de personnes déplacées internes près de Goma,  ont suivi volontairement notre formation Simama  dans le camp et grâce à Simama, elles sont aujourd’hui retournées dans leur village après une longue absence.

Quand elles reviennent, elles ne retrouvent pas forcément leurs terres. Et il faut tout l’apprentissage que nous avons fait ensemble pour leur donner le courage de revenir le coeur en paix. Et encore plus pour devenir à leur tour animateurs Simama dans le village.

Les chefs de groupement et de localité ont chaleureusement accueilli notre équipe de formateurs venus de Goma pour installer officiellement les Babamama en tant qu’animateurs d’un point focal et les autorités locales ont dès à présent sollicité l’aide des Babamama et des formateurs pour faciliter la médiation foncière avec notre projet Omaweh.

Comme fondatrice et coordinatrice de notre ong, je suis particulièrement émue par ces premières témoignages de ces premiers retours volontaires et engagés. Merci à toute l’équipe qui travaille d’arrache-pied pour que la restauration du corps social devienne réalité.

 

 

 

Nous serons vos relais là où nous allons …

Grâce à  Goyabaya,  j’ai pu me relever, je sais maintenant que faire dans la vie si on est au bout. Présentement,  je sais qu’il y a des gens qui savent redonner de l’espoir de vivre. Au début de cette activité j’avais l’intention d’abandonner,  je prenais comme un temps perdu tous ces exercices sur la détraumatisation et je n’y croyais pas et je ne pensais pas que l’on puisse jamais guérir de ses plaies intérieures, suite de ce que l’on a vu,  entendu ou senti. Mais grâce à  vous je suis en forme, alors très en forme, merci merci du travail abattu. Nous serons vos relais là où nous allons et ne tardez pas de venir nous rendre visite. aksanti, aksanti sana.

Babamama Jeanette Uzamukunda, 47 ans, retournée de Ntamugenga, épouse de Placide, 8 enfants, Rutshuru

Babamama - retour 29.1.17Sur 75 Babamama intermédiateurs culturels, 50 ont choisi de retourner dans leurs milieux parce qu’ils se sentent prêts, pour certains après de nombreuses années passées dans le camp de Mugunga III. Magnifique impact de notre projet d résilience Simama et de son prolongement, le projet d’empowerment GoyaBaya.

Ils ont choisi d’être les ambassadeurs de nos projets là où ils seront. Les 10 premiers sont partis avec leurs familles. Ils seront rejoints par notre équipe Epiceries-SVP dans les prochains jours pour être présentés aux autorités civiles, coutumières et religieuses et pour les accompagner dans leurs premiers pas de retour. Les prochains groupes s’apprêtent à leur tous.
Ils sont partis par camion au petit jour avec l’association des camionneurs et sont  arrivés sains et saufs.

 

Vive 2017!

Une magnifique nouvelle pour changer d’année

50 familles déplacés sur 73 préparent leur retour dans leur milieu d’origine à Goma.
Qui l’eut cru? La bonne nouvelle vient du Congo!!!
 
La joie naît de Simama
La joie naît de Simama
C’est, disent-elles grâce à Simama, à notre travail en commun que le désir de retourner vivre chez elles leur est revenu, et plus encore, d’y être relais Simama pour d’autres, artisanEs de paix dans les villages. Quelle joie après cette première année si compliquée et avec si peu de moyens. Fierté!
 
Et bravo à chacun formateur-trice Simama et à chaque Babamama! Que la nouvelle année nous trouve debout (Simama veut dire debout) et plein-es de courage pour continuer. Ensemble c’est tellement plus facile!

Il est homme, pygmée, et il a dit oui

Les cercles de parole, transmis par les Nations premières au Nord du Québec, sont le fondement de notre démarche. Le bâton de parole qui passe de main en main et laisse la personne libre de parler ou de se taire, de peser ses mots à l’aulne du poids du bâton, rend visible que nul-le ne peut en être privé-e. C’est le premier pas vers la démocratie.

Cercle de paroleJean-Paul est mtwa, c’est à dire homme de la forêt, pygmée. Après 1 mois de formation à Simama dans le camp de Mugunga III, il nous dit: « Il y a un mois, je ne savais même pas qu’un pygmée pouvait prendre la parole devant un bantu (ndlr: humain, représentant de tous les groupes non pygmés). Il y a une semaine je ne savais même pas qu’un jour j’aurais envie de prendre la parole devant un bantu. Et aujourd’hui, non seulement j’ai le désir de prendre la parole devant un bantu, non seulement j’ose la demander, mais en plus je trouve normal qu’on me la donne. Il faut absolument que tous les batwa (ndlr: pygmées) apprennent cette bonne nouvelle. »

Depuis, Jean-Paul fait partie des 76 Babamama du camp de Mugunga III, et il s’investit avec ses collègues dans les projets de résilience et d’empowerment dans le camp et dans le groupement de Mudja, territoire de Nyiragongo

 

Elles trouvent le courage de rentrer

A l’heure où la Province du Nord-Kivu compte plus de 830’000 personnes déplacées, 2 de nos Babamama ont eu le courage et l’envie de rentrer chez elles après des années passées dans un camp.

Séance Simama
Séance Simama

Pourquoi partir maintenant? Comme Babamama, elles ont appris les exercices de détraumatisation, elles savent gérer des cercles de parole et mener à bien une activité communautaire pour la cohésion sociale et l’acquisition de revenus.

Et elles ont souligné que enfin elles se sentaient armées pour repartir chez elle et si possible créer une antenne Simama dans leur lieu de retour. Merci les amies et à tout à l’heure!!!