Nous accordons une grande place à la création artisanale et artistique à Epiceries. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il n’y a pas de différence ontologique entre art et artisanat. Et nous pensons à Epiceries que beaucoup d’artisanats contemporains sont un véritable art. La cuisine, la création de sacs, de bijoux, la broderie, la photo, l’écriture, le dessin, sont autant de voies pour transformer le réel. Merci à toutes les cuisinières, tous les philosophes, tous les conteurs qui mettent la main à la pâte pour cultiver avec nous le goût de vivre.
Quant à nos artistes, ils-elles mettent en mots, en images, en chants, en danses les souffrances et les joies de notre quotidien d’ONG. Grâce au talent de Valeria Martini, d’Abeti Ilofo, de Véronique Isenmann et de Patrick Kaluta, les larmes sont moins amères et les rires peuvent monter vers le ciel dans une joie profonde.
Compter, c’est prendre en compte, c’est énumérer dans le temps et dans l’espace, c’est inscrire dans une lignée, une histoire, une mémoire. Avant de raconter, nous devons prendre en compte les coups reçus, les humiliations subies, pour nous construire, nous reconstruite, nous réconcilier.
Avant de nous raconter, nous faisons l’ApprenTissage difficile de la confiance, compter les uns sur les autres, tisser des liens puissants entre nous. Apprendre à nous reconnaître, non pas parce que les uns seraient blancs de toute faute et les autres noirs dans des mondes qui s’entredéchirent, mais parce que nous sommes toutes et nous faits de la même pâte humaine, capables à la fois du meilleur et du pire. C’est cette expérience profonde de l’être-humain que nos artistes partagent à travers leurs quotidiens.
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Patrick Kaluto Kalpone, arts visuels
Congolais, vivant à Bujumbura, Burundi, Patrick excelle comme animateur 2D & 3D – Auteur de BD – Cinéaste – Illustrateur – Peintre. Patrick est membre de Epiceries-SVP depuis quelques mois. 
Son travail est très remarqué dans la Région des Grands Lacs. Il est sollicité régulièrement par L’Institut français du Burundi à Bujumbura et son film d’animation « Salia, la fille de l’Est » a été sélectionné au festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Burundi. 8e édition. Il se raconte avec ces mots: « L’animation, la bande dessinée, le cinéma, l’illustration et la peinture sont pour moi une aventure permanente. J’aime le réalisme, je ne choisis pas mes couleurs, elles me choisissent et me guident. Ma patience donne toujours le pouvoir à ces Arts de tracer ma réalité. »
Maurice Leiggener, Véronique Isenmann, écrivains
La naissance d’Epiceries est indissociable de notre regretté Maurice Leiggener, merveilleux conteur qui a marqué notre vision et le choix d’une structure d’organisation qui favorise l’empowerment de chacun-e de ses membres. Complices en écriture et en humanité, Véronique Isenmann, écrivain, co-fondatrice de notre ong, et Maurice Leiggener nous emmènent en voyage entre le Niger et la Suisse, avec des personnages hauts en couleurs. Car, comme le confient les auteurs : « Dieu a perdu son miroir qui s’est brisé en une infinité d’éclats. Alors il fallait bien au moins une voyageuse, un conteur, un philosophe, des femmes, des enfants et des marmitons pour partir en quête des brisures du miroir de Dieu. » Leur livre à 2 voix « Histoires pour consoler Dieu, Dieu a perdu son miroir », paru chez Novalis, Montréal, puis aux Editions de l’Atelier, Paris en 2007, a obtenu une mention d’honneur au Prix Communication et Société de l’Outaouais en 2007. Maurice reste vivant en écriture parmi nous grâce à ses nombreux textes inédits, retravaillés selon sa demande par Véronique. Nos 2 auteurs continuent à nous régaler par leurs récits savoureux et remplis d’une profonde espérance.
Valeria Martini, illustratrice
a traduit en représentation visuelle ce que nous avions imaginé en équipe pour notre logo.
Elle illustre actuellement en co-création les textes de Véronique Isenmann. Voici ce qu’elle dit d’elle-même: « Une petite blonde d’origine tessinoise née à Fribourg, l’imaginaire errant quelque part à mi-chemin entre l’Antiquité classique, le mythe Arthurien et l’ère victorienne. Ce que j’aime, c’est explorer mon univers à travers toutes (ou presque) les disciplines des Arts Visuels, en découvrant des techniques qui me sont inconnues, en expérimentant de nouveaux supports et en empruntant des chemins inédits. A côté de ça, j’entretiens également une belle relation avec mon appareil photo. En bref, ce que j’aime, c’est faire des images. Sinon, dans la vraie vie, et depuis peu de temps, je graphiste indépendante. Mais avant de le devenir, je me suis diplômée d’un Master en histoire ancienne et histoire médiévale (avec un peu d’égyptologie et d’archéologie dedans). Une drôle de reconversion, certes, mais qui est intervenue dans ma vie à un moment où j’avais grand besoin de changement. Après avoir passé presque 10 ans à l’Université, le besoin pressant de renouer avec ma passion première, l’art, s’est fait sentir. Et à côté de ça j’ai également un rôle exigeant à assumer: celui de parent. Rôle qui, d’autre part, me permet également de réinventer ma créativité au quotidien. »Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lui rendre visite sur sur son site