Nos régions en bref

Nous accompagnons des projets avec des organisations locales ou un bureau local dans 5 pays actuellement. Quel lien peut-il bien y avoir entre le Niger, la République Démocratique du Gogo, le Costa Rica, le Honduras ou la Suisse? Comment avons-nous choisi les pays où nous travaillons?

Pour dire vrai, ce sont les pays qui sont venus à nous à travers nos membres fondateurs, leurs parcours et leurs rencontres.

Ce qui nous relie à travers tous ces pays, c’est un réseau de personnes qui, là où elles vivent, s’engagent pour la dignité des personnes, pour le respect de leurs droits fondamentaux, et pour la construction d’une paix durable. Malgré les apparences, il y a plus de plus de points communs entre ces pays que de différences, ce qui permet à nos membres un échange de savoirs et de compétences forts dans toutes les directions cardinales.

Epiceries-SOFEMA au Niger

Au Niger, dans l’Arewa, à 300 km à l’est de Niamey. nous travaillons main dans la main avec Femmes et Solidarité SOFEMA depuis 1994. L’ong est membre fondatrice d’Epiceries  Suite

Epiceries-SVP en RD Congo

rdc-26-provincesL’Est du Congo vit avec les groupes armés, les temps de guerre, les exactions des groupes rebelles depuis plus de 20 ans. Dans un univers d’une violence ordinaire et quotidienne, le corps des femmes est devenu un charnier sans nom. Et les hommes, les pères de famille, les fils, ont été mis à genoux et bâillonnés dans le silence de leur impuissance à protéger les leurs.

C’est au Nord-Kivu, dans ce contexte de violence extrême, que depuis 2011 nous développons avec SVP, dont certains membres comptent eux aussi parmi les membres fondateurs d’Epiceries, une pédagogie  de la résilience. Une approche basée sur la prise en charge communautaire des traumas, et un développement d’agir qui permet de dépasser les tensions entre les groupes ethniques, les luttes féroces pour le partage de la terre; et de travailler ensemble à restaurer le corps social.

Nous faisons jour après jour l’expérience que l’éducation populaire ancrée dans les droits culturels en tant que Droits de l’humain,  définis dans la Déclaration de Fribourg et par l’Unesco, transforme radicalement le désespoir, la haine et l’impuissance et permet de poser les jalons d’une démocratie de personnes responsables, debout, engagées ensemble, chacune à leur niveau, et dans une réciprocité effective, pour le bien commun et pour la paix.

Amérique latine: Costa Rica et Honduras

Notre spécialiste en pédagogie de la transformation, Anne Robert, faisait la connaissance de notre coordinatrice, Véronique Isenmann, à Goma… L’une de ces rencontres improbables à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs qui a scellé une collaboration fructueuse Suite

Epiceries en Suisse

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L’ong Epiceries a choisi de mettre son siège en Suisse, parce que la personne, son réseau, son intégration sont encore des questions au cœur du quotidien. Parce que les machines y sont pour le moment encore au service des personnes, parce que la recherche du bien commun est encore une question importante et que les citoyens sont encore partiellement conscients que la qualité de vie dépend aussi de leur engagement. Pour toutes ces raisons, le quotidien et l’administration y sont relativement simples et  même si le cadre paraît figé, l’espace de créativité y est très grand. Une créativité concrète, qui change le quotidien. Le pays du chocolat est aussi celui où sont nés la fermeture éclair ou tirette, la bande velcro, l’épluche-légumes, le papier cellophane, le papier d’aluminium,  le Nescafé, café lyophilisé créé pour sauver le café brésilien après le crash boursier de 1929, mais aussi le WEB, développé par Tim Berners-Lee sur la base du réseau du CERN en 1989, la prise de rendez-vous en ligne Doodle, ou l’incontournable aspirine….

Mais vivre en Suisse, être identifié-e comme suisse dans le monde est compliqué. Car être Suisse signifie au regard des autres avoir beaucoup d’argent.

Or la réalité de notre pays est très différente. Le nombre de personnes travaillant et vivant en-dessous du seuil de pauvreté est en constante croissance. La déliquescence de la classe moyenne est une réalité visible. Et la pression sociale et morale sur les individus en fait l’un des pays avec le plus haut taux de suicide des jeunes et l’un des pays avec le taux de burn-out le plus élevé. Être suisse, c’est être conscient de ses responsabilités et donc de ses « échecs » au regard des exigences de la société, et de les assumer le plus souvent seul-e, car les Suisses sont des personnes très pudiques qui n’aiment pas étaler ni leurs souffrances ni leur réussite au grand jour.  La solitude et le silence sont le lot de nombreuses personnes dans ce pays.

Mais la Suisse offre aussi un côté très chaleureux. Réputée pour son « racisme » et sa froideur à l’égard des étrangers, elle compte 25% de population étrangère étroitement tissée avec une population « suisse » au couleurs du monde. Une population étrangère qui souvent souligne que ce n’est pas la diaspora qui l’aide à trouver sa place en Suisse, mais la population locale.

Nos projets de lutte contre les nombreuses formes d’exclusions en Suisse, nous les construisons avec d’autres organisations, en réseau. Et dans la dynamique de ce que le Sud nous apprend quotidiennement:

  • Apporter les forces de résilience, la puissance des réseaux autogérés, la force de développer des projets communautaires pour lutter contre l’isolement
  • Construire ensemble  les savoirs communs à travers l’éducation populaire,  et la vision durable du développement, en harmonie avec la création
  • Renforcer l’intermédiation culturelle, notre pédagogie et nos ApprenTissages pour la Suisse de même que notre capacité à imaginer et à construire un monde différent ici aussi.