Les jours de démunission ont usé nos forces. Il est temps de s’asseoir un moment.
Mun gode Allah! La joie d’avoir mis quelque chose de côté pour les enfants, un peu d’espoir de pouvoir arriver à la prochaine récolte : Puisse Dieu le Tout Puissant nous accorder des jours meilleurs! S’asseoir pour préparer un futur… Nous les femmes de l’ONG Femmes et Solidarité SOFEMA, membres de l’ong Epiceries, nous ferons en sorte que les souhaits ne soient pas que des mots.
Empowerment
Cercles de parole
Les cercles de parole sont le fondement de notre démarche et constituent notre rituel de base.
Les personnes se tiennent en un cercle fermé, dans un espace qui constitue une bulle de protection, un espace de confidentialité. Le-la « sage » qui guide le cercle entame le tour de parole avec une question, apportée par le groupe ou donnée par les circonstances, le contexte, par rapport à laquelle les participants vont s’exprimer, s’ils le souhaitent, à tour de rôle en JE. Le bâton de parole qui passe de main en main laisse la personne libre de parler ou de se taire, de peser ses mots à l’aulne du poids du bâton, rend visible que nul-le ne peut en être privé-e. C’est le premier pas vers la reconnaissance de chaque personne, de son identité culturelle et de ses droits. C’est un pas essentiel dans l’apprentissage de la démocratie.
Durée de la formation aux cercles de parole: 80 heures de formation. La formation comprend une partie théorique et une pratique des cercles de parole ainsi qu’une supervision de la pratique.
La formation est répartie en 4 modules distincts de 20 heures chacun. Tarif: 500.- CHF/Euros/USD par module. Chaque module est prérequis pour accéder au module suivant sauf accord préalable.
Tarif pour la formation complète: 1800.- CHF/Euros/USD
Les formations sont payables avant les sessions de formation.
Témoignage au Nord-Kivu, RDC
Toute notre vie dans le camp est complètement difficile, je suis venu à Masisi, il y a des années, et je ne savais pas à qui confier mes problèmes. Grâce aux cercles de parole, je retrouve la confiance en moi. Je me sens totalement libéré et ça me permet d’être en confiance avec les autres. Simama* est très important pour moi car c’est simple et c’est moins difficile pour pratiquer. Nous étions malade, mais alors très malades, on ne devrait se résigner que dans son coin.
Grâce à Simama, j’ai repris ma joie d’antan, j’ai la confiance en moi et j’ai presque tout oublié, même si c’est difficile d’en oublier. J’aime rentrer chez moi, j’ai repris la force, j’ai repris l’espoir, et si je peux encore rire, c’est grâce à Simama. Je vous exhorte d’aller chercher aussi les gens dans les villages car il y a tant de personnes qui en souffrent tellement.
- Simama est le nom utilisé au Congo pour le protocole de détraumatisation qui inclut des exercices de tapotement et des cercles de parole


Il est homme, pygmée, et il a dit oui
Les cercles de parole, transmis par les Nations premières au Nord du Québec, sont le fondement de notre démarche. Le bâton de parole qui passe de main en main et laisse la personne libre de parler ou de se taire, de peser ses mots à l’aulne du poids du bâton, rend visible que nul-le ne peut en être privé-e. C’est le premier pas vers la démocratie.
Jean-Paul est mtwa, c’est à dire homme de la forêt, pygmée. Après 1 mois de formation à Simama dans le camp de Mugunga III, il nous dit: « Il y a un mois, je ne savais même pas qu’un pygmée pouvait prendre la parole devant un bantu (ndlr: humain, représentant de tous les groupes non pygmés). Il y a une semaine je ne savais même pas qu’un jour j’aurais envie de prendre la parole devant un bantu. Et aujourd’hui, non seulement j’ai le désir de prendre la parole devant un bantu, non seulement j’ose la demander, mais en plus je trouve normal qu’on me la donne. Il faut absolument que tous les batwa (ndlr: pygmées) apprennent cette bonne nouvelle. »
Depuis, Jean-Paul fait partie des 76 Babamama du camp de Mugunga III, et il s’investit avec ses collègues dans les projets de résilience et d’empowerment dans le camp et dans le groupement de Mudja, territoire de Nyiragongo
De l’imagination et beaucoup de courage!
Nous sommes frustrés parce que les connexions avec le Congo sont de nouveau compliquées, chères et peu fiables… mais ça va s’arranger comme toujours, patience! En revanche la connexion avec la magnifique équipe de Ecodesi au Costa Rica est de nouveau rétablie ouf!
Et Goyabaya, notre marque de sacs et produits faits de produits de 2e vie, bat son plein. Après des paniers roses et gris, voici les paniers bleus. Et saluons le courage de notre équipe. Comme nous n’avons pas de hangar dans les camps, ni de véhicule pour notre organisation, tous les jours, Solange, Denis, Dieudonné, Nicole, transportent tout le matériel en transport public jusqu’au camp! Merci à vous tous!
