Nos projets s’articulent autour de 5 axes:
- le courage de vivre et la capacité à rebondir (résilience) à la suite de crises et en particulier les contextes de violences et de conflits armés. C’est en particulier le projet de prise en charge communautaire des traumas, Simama.
- les moyens de vivre et de développer la capacité à prendre sa vie en mains, trouver les moyens pour vivre, prendre sa place dans la société. En particulier ce volet concerne les projets économiques communautaires: banques céréalières, GoyaBaya, ArtisanEs de paix.
- la joie de vivre à travers les productions et les échanges culturels et artistiques
- Bien vivre ensemble grâce à l’intermédiation culturelle.
Intermédiation signifie que toutes les personnes impliquées sont co-actrices et porteuses co-responsables du processus de médiation, les personnes comme les communautés, les institutions. Le terme dit aussi que la médiation n’est pas une objective et neutre mais qu’il s’agit d’un processus porté par le désir des parties prenantes à trouver ce qui les relie entre elles. Désirs qui se dévoilent, se déclinent et se conjuguent à mesure que la médiation fait son chemin.
Culturelle signifie que l’intermédiation puise dans la culture comprise au sens de la Déclaration de Fribourg, c’est à dire de toutes les composantes qui font l’identité de la personne, du groupe. Elle puise dans la prise de conscience que les cultures déclinées dans l’intermédiation sont plurielles en chaque personne, en chaque communauté, et entre tous les acteurs.
L’intermédiation culturelle prend de l’attention, de la bienveillance et du temps. Et elle agit bien au-delà des phases de conflit aigües, comme un catalyseur de la vie en commun. Nos Babamama sont formés spécifiquement à cette approche - le goût d’apprendre, d’acquérir et de transmettre les savoirs et les compétences. Le projet Bambu, la formation Babamama sont autant de formations que nous mettons en place pour promouvoir l’éducation populaire.
Au Niger
Les projets au Niger étaient jusqu’à présent surtout des projets d’empowerment: Banques céréalières, charrettes de transports, nettoyage des rues, accompagnement des femmes dans la réflexion sur les filles-mères ou les mariages précoces, apprentissage des nouvelles technologies, y compris pour les femmes non alphabétisées…
Avec la terreur engendrée par le djihadisme dans la région sahélienne, la priorité est aujourd’hui à la mise en place de démarches de résilience et à l’invention de nouvelles manières de travailler, car l’accès n’est plus assuré de manière sécuritaire dans les villages, le réseau a été touché et beaucoup d’hommes auparavant sinon favorables du moins tolérant l’engagement de leurs épouses dans nos projet, ont durci leur position et réduit de manière drastique leur autonomie. Mais l’engagement des femmes de la première heure, et des hommes de bonne volonté, est entier et contrairement à ce que nous avons pu craindre en 2015, le travail se poursuit sur une base de solidarité solide.
En RD Congo
Wambo, le filet de paix, est un projet de restauration du corps social à 2 volets:
- Simama est un protocole très efficace de prise en charge communautaire des traumas. Il permet aux femmes violées et aux hommes victimes des violences faites aux femmes de se relever, de reprendre goût à la vie et de participer à la lutte pour la paix
- Omaweh permet une intermédiation culturelle individuelle ou collective dans les innombrables situations de conflits liés au partage de la terre, et en particulier dans les villages de retour des personnes déplacées internes.
Actuellement nous travaillons à travers un réseau autogéré de plusieurs milliers de personnes. Nos 4 formateurs et formatrices sont appuyés par près de 100 babamama, médiateurs culturels, dans les camps et les villages de retour.
L’Amérique Centrale, Costa Rica et Honduras
Le projet Colores de Identidad au Guanacaste, à l’ouest du Costa Rica, porte bien son nom: les couleurs de l’identité. A travers un projet de préservation des variétés anciennes de semence, nous invitons les aînés à réinvestir le monde avec leur expérience et leurs compétences et à vivre avec les jeunes générations une contagion positive qui permette de transformer un quotidien bouleversé par les méfaits conjugués de l’économie libérale nord-américain et du narcotrafic dans toute l’Amérique centrale.
En Suisse
En Suisse, nous travaillons en réseau avec ATD Quart Monde pour la journée internationale contre la misère le 17 octobre. En 2017, la date de la manifestation publique à Fribourg est fixée au 7 octobre.
Mais surtout nous allons décliner sous de nombreux aspects le slogan cher à Fribourg, inscrit dans la brochure d’accueil remise à tous les nouveaux arrivants: Le «vivre ensemble» fribourgeois. Incarner l’affirmation selon laquelle « Fribourg est un canton varié et paisible où les gens vivent ensemble dans le respect des différences et des identités de chacune et chacun ». Voilà le magnifique programme qui nous attend du 18 octobre 2017 au 17 novembre 2017 à l’Espace 25 à Pérolles.
Des personnes, et communautés, associations, entreprises, artistes, commerçants, artisans … qui font les couleurs de cette ville vous attendrons tous les jours à travers des expositions et des ateliers ouverts à tous, depuis les cercles de parole jusqu’au stage Théâtre de l’Opprimé en passant par le bar à siestes. Le programme sera en ligne dès le mois de mai.